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Antigènes, Anticorps et Groupes Sanguins : Comprendre les enjeux de la transfusion
Découvrez comment les antigènes présents sur les globules rouges et les anticorps spécifiques déterminent les groupes sanguins et les risques associés aux transfusions. Une explication détaillée pour comprendre les compatibilités et incompatibilités.
Les antigènes des groupes sanguins (système ABO)
Les groupes sanguins sont déterminés par la présence ou l'absence de certains antigènes à la surface des globules rouges (érythrocytes). Le système ABO est le plus important système de groupes sanguins en médecine transfusionnelle. Antigènes A et B : Ces antigènes sont des glycolipides (lipides liés à des glucides) présents sur la membrane des globules rouges. Ils sont synthétisés par des enzymes (glycosyltransférases) codées par le gène ABO. Les personnes du groupe A possèdent une enzyme qui ajoute un sucre spécifique (N-acétylgalactosamine) à la chaîne glucidique, formant l'antigène A. Les personnes du groupe B possèdent une enzyme qui ajoute un sucre différent (galactose) à la chaîne glucidique, formant l'antigène B. Les personnes du groupe O possèdent une enzyme non fonctionnelle qui ne modifie pas la chaîne glucidique, d'où l'absence d'antigènes A et B.
Les anticorps anti-A et anti-B
En plus des antigènes présents sur les globules rouges, le plasma sanguin contient des anticorps dirigés contre les antigènes ABO absents sur les globules rouges de l'individu. Ces anticorps sont dits naturels car ils sont produits sans exposition préalable à des globules rouges porteurs de l'antigène correspondant. Ces anticorps sont principalement des IgM, qui sont des anticorps de grande taille et très efficaces pour activer le système du complément. La présence de ces anticorps naturels est due à une exposition précoce à des antigènes similaires présents dans l'environnement (bactéries intestinales, aliments, etc.).
Les risques liés aux transfusions sanguines incompatibles
La connaissance des groupes sanguins et des anticorps associés est cruciale pour éviter les réactions transfusionnelles. Lorsqu'une personne reçoit une transfusion de sang incompatible (c'est-à-dire contenant des antigènes reconnus par ses anticorps), les anticorps du receveur se lient aux antigènes des globules rouges du donneur. Cette liaison déclenche une cascade d'événements qui peuvent avoir des conséquences graves, voire mortelles. Conséquences d'une transfusion incompatible : Pour éviter ces complications, il est impératif de réaliser des tests de compatibilité (tests de groupe sanguin et recherche d'anticorps irréguliers) avant toute transfusion. En cas d'urgence, on utilise du sang du groupe O négatif (donneur universel), car il ne possède ni antigènes A ni antigènes B et peut donc être transfusé à tous les groupes sanguins (en petites quantités et de manière temporaire). Il est également crucial de connaître le facteur Rhésus (présence ou absence de l'antigène D) pour éviter l'allo-immunisation Rhésus (problème particulièrement important chez les femmes enceintes).
Ce qu'il faut retenir
FAQ
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Pourquoi les personnes du groupe O sont-elles considérées comme des donneurs universels ?
Les personnes du groupe O ne possèdent ni antigènes A ni antigènes B sur leurs globules rouges. Par conséquent, leurs globules rouges ne seront pas reconnus et attaqués par les anticorps anti-A et anti-B présents dans le plasma des receveurs des autres groupes sanguins. Cependant, il est important de noter que le plasma du groupe O contient des anticorps anti-A et anti-B, ce qui limite son utilisation comme plasma universel. -
Qu'est-ce que le facteur Rhésus et pourquoi est-il important ?
Le facteur Rhésus est un autre antigène présent sur les globules rouges, le plus important étant l'antigène D. Les personnes qui possèdent l'antigène D sont dites Rhésus positif (Rh+), tandis que celles qui ne le possèdent pas sont dites Rhésus négatif (Rh-). La compatibilité Rhésus est importante lors des transfusions sanguines et pendant la grossesse. Si une femme Rhésus négatif porte un bébé Rhésus positif, elle peut produire des anticorps anti-D qui peuvent attaquer les globules rouges du fœtus (maladie hémolytique du nouveau-né).