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L'idéalisme immatérialiste de George Berkeley

Approfondissez l'idéalisme immatérialiste de George Berkeley, sa formule célèbre « Esse est percipi » (Être, c'est être perçu) et ses implications sur la perception, l'existence et le rôle de Dieu.

Présentation de George Berkeley

George Berkeley (1685-1753) était un philosophe et évêque irlandais, connu pour sa défense de l'idéalisme immatérialiste. Il s'opposait au matérialisme et au scepticisme de son époque, et cherchait à fonder la connaissance sur la perception et la foi religieuse. Son œuvre la plus célèbre est Traité sur les principes de la connaissance humaine (1710).

« Esse est percipi » : Être, c'est être perçu

La thèse centrale de l'idéalisme de Berkeley est que « esse est percipi », ce qui signifie que l'existence d'un objet dépend de sa perception. Autrement dit, un objet n'existe que s'il est perçu par un esprit. Selon Berkeley, il n'existe pas de matière indépendante de la perception. Les objets ne sont que des collections d'idées perçues par nos sens.

Arguments de Berkeley en faveur de l'immatérialisme

Berkeley avance plusieurs arguments pour soutenir sa thèse :

  • L'argument de la perception : Nous ne percevons que nos propres idées et sensations. Nous n'avons pas accès à une réalité matérielle indépendante de notre expérience.
  • L'argument de la ressemblance : Si la matière existait, nos idées devraient lui ressembler. Or, nos idées sont changeantes et subjectives, tandis que la matière est supposée être stable et objective.
  • L'argument de l'incohérence : La notion de matière est incohérente, car elle suppose une substance inerte et insensible qui serait la cause de nos perceptions.

Le rôle de Dieu dans l'idéalisme de Berkeley

Si les objets existent seulement quand ils sont perçus, on peut se demander ce qui arrive aux objets quand personne ne les perçoit. Berkeley répond à cette question en invoquant le rôle de Dieu. Selon lui, Dieu est un esprit infini qui perçoit toutes choses en permanence. C'est la perception constante de Dieu qui assure la permanence et la stabilité du monde.

Conséquences et critiques de l'idéalisme de Berkeley

L'idéalisme de Berkeley a des conséquences importantes sur notre compréhension de la réalité :

  • Il remet en question la notion de matière et la distinction entre l'esprit et le corps.
  • Il souligne l'importance de la perception et de la conscience dans la constitution de la réalité.
  • Il offre une explication religieuse de l'existence du monde.
Cependant, l'idéalisme de Berkeley est également confronté à des critiques :
  • Il semble contredire notre expérience quotidienne, qui nous donne l'impression que les objets existent indépendamment de notre perception.
  • Il peut conduire au solipsisme, la croyance que seul son propre esprit existe.
  • Il repose sur une conception théologique controversée.

Ce qu'il faut retenir

  • Berkeley est un philosophe idéaliste qui soutient que « être, c'est être perçu » (esse est percipi).
  • Il nie l'existence de la matière indépendante de la perception.
  • Dieu joue un rôle essentiel dans son système, en assurant la permanence du monde par sa perception constante.
  • L'idéalisme de Berkeley a des implications importantes sur notre compréhension de la réalité et de la connaissance.
  • Bien que controversé, il invite à une réflexion profonde sur la nature de la perception et de l'existence.

FAQ

  • Comment Berkeley explique-t-il la permanence des objets lorsqu'ils ne sont pas perçus par les humains ?

    Berkeley soutient que Dieu perçoit tous les objets en permanence, assurant ainsi leur existence continue.
  • L'idéalisme de Berkeley conduit-il au solipsisme ?

    C'est une critique courante. Berkeley tente d'éviter le solipsisme en invoquant l'existence de Dieu et d'autres esprits.