La Philosophie Hellénistique : Guide d'introduction pour les lycéens

Le contexte historique et culturel de l'hellénisme

L'époque hellénistique (environ 323 av. J.-C. à 31 av. J.-C.) a suivi les conquêtes d'Alexandre le Grand et a été une période de grands changements sociaux, politiques et culturels. Les cités-États grecques traditionnelles ont perdu de leur influence, et les individus se sont retrouvés confrontés à un monde plus vaste et plus incertain. C'est dans ce contexte que les philosophies hellénistiques ont émergé, offrant des réponses aux questions existentielles et des guides pour vivre une vie significative. L'hellénisme marque une transition, les penseurs ne sont plus uniquement concentré sur le Bien commun d'une cité, mais plus sur le bien-être individuel.

L'importance de l'éthique dans la philosophie hellénistique

Les philosophies hellénistiques mettent l'accent sur l'éthique, c'est-à-dire sur la manière de mener une bonne vie. Elles cherchent à définir le bonheur et à proposer des règles de conduite pour l'atteindre. Contrairement aux philosophies antérieures qui se concentraient sur la métaphysique (l'étude de l'être) ou la cosmologie (l'étude de l'univers), les philosophies hellénistiques se préoccupent avant tout de la question du bonheur et de la manière de vivre une vie vertueuse. Les trois grandes écoles, stoïcisme, épicurisme et scepticisme, abordent cette question sous des angles différents, mais elles partagent toutes un souci commun : aider les individus à trouver un sens à leur existence et à vivre en paix avec eux-mêmes et avec le monde.

Stoïcisme et le contrôle de soi

Pour les stoïciens, le bonheur réside dans la vertu, c'est-à-dire dans la capacité à vivre en accord avec la nature et à exercer un contrôle sur ses émotions. Ils estiment que les événements extérieurs ne dépendent pas de nous et qu'il est donc inutile de s'en inquiéter. Ce qui compte, c'est notre attitude face à ces événements. En développant la raison et la maîtrise de soi, nous pouvons atteindre l'ataraxie, c'est-à-dire la tranquillité d'âme. Imagine que tu as un examen, tu ne peux pas être certain de réussir, mais tu peux contrôler ton étude. Un stoïcien se concentrerait sur l'effort à fournir pour bien se préparer plutôt que sur l'angoisse du résultat.

Épicurisme et la recherche du plaisir

Les épicuriens, quant à eux, considèrent que le bonheur réside dans le plaisir, mais attention, pas dans n'importe quel plaisir. Ils distinguent les plaisirs naturels et nécessaires (comme manger lorsqu'on a faim, boire lorsqu'on a soif) des plaisirs artificiels et superflus (comme la richesse ou la gloire). Ils préconisent la modération et la simplicité, et mettent l'accent sur l'importance de l'amitié et de la vie contemplative. Un épicurien préférera un repas simple et partagé avec des amis à un festin somptueux dans la solitude.

Scepticisme et la remise en question

Les sceptiques, enfin, remettent en question la possibilité d'atteindre une connaissance certaine. Ils estiment que nos sens nous trompent et que nos opinions sont souvent influencées par nos préjugés. Ils préconisent donc la suspension du jugement (épochè), c'est-à-dire l'abstention de toute affirmation définitive. En suspendant notre jugement, nous pouvons atteindre l'ataraxie, c'est-à-dire l'absence de trouble. L'image serait de ne pas prendre position de manière définitive sur un sujet complexe, mais de rester ouvert aux différentes perspectives.

Ce qu'il faut retenir

• Contexte hellénistique : Période de changements et d'incertitudes après Alexandre le Grand.
• Importance de l'éthique : Les philosophies hellénistiques se concentrent sur la manière de mener une bonne vie.
• Stoïcisme : La vertu, le contrôle de soi, l'acceptation du destin.
• Épicurisme : La recherche du plaisir simple, la modération, l'amitié.
• Scepticisme : La suspension du jugement, l'absence de trouble.
• Objectif commun : Atteindre l'ataraxie et le bonheur dans un monde incertain.